UN RAPPORT DU SENAT QUI VIENT A POINT

Publié le par former-des-enseignants-en-zep

Je vous en livre quelques extraits choisis

 

 


Toutefois, il convient de souligner que, malgré cette souffrance bien
réelle, les enseignants mobilisent leur énergie pour tenter d’amortir les
conséquences des réformes sur la scolarité de leurs élèves, même lorsqu’ils ne
les approuvent pas sur le fond. Votre rapporteure tient à saluer leur
engagement et leur dévouement constants.


La dernière enquête2 réalisée en mai 2011 auprès d’un échantillon de
5 000 agents environ par le Carrefour santé social regroupant la MGEN et les
fédérations syndicales de l’éducation indique que 24 % des personnels de
l’éducation nationale sont en état de tension au travail et que 14 % sont en
situation d’épuisement professionnel ou burn out. Par comparaison, 12 % des
cadres seulement se déclarent tendus. Statistiquement, l’épuisement
professionnel est plus important à l’école élémentaire et au collège, qu’en
lycée général ou à l’université.
3
L’encadrement local n’est souvent pas en mesure d’apporter de l’aide
et des solutions aux enseignants confrontés à des dilemmes permanents au sein
de leur classe, même lorsque ceux-ci sont connus et reconnus comme tels.
L’appui de l’inspection est trop rare mais de toute façon parasité par les
objectifs propres de la hiérarchie qui veut faire accepter telle ou telle nouvelle
instruction. Au fond, les meilleures ressources pour affronter les obstacles à
l’action et prévenir la dégradation des conditions de travail proviennent du
milieu enseignant lui-même, via les échanges informels entre collègues dont
on sous-estime l’importance. Le travail formalisé en équipes est, quant à lui,
limité à la mise en place de tel ou tel dispositif.


Votre rapporteure considère qu’il convient de donner des signes forts
de revalorisation matérielle et morale de la condition enseignante à la hauteur
de leur implication quotidienne dans leur travail et des responsabilités toujours
plus lourdes qu’ils doivent assumer. Elle souhaite également une rénovation de
la politique de gestion des ressources humaines au sein de l’éducation
nationale afin de garantir un accompagnement des enseignants tout au long de
leur carrière. Les fins de carrière nécessitent un traitement particulier afin de
tenir compte de l’usure physique et psychologique des enseignants qui accroît
la pénibilité de leur travail.


L’inflation des prescriptions en dehors de tout cadre cohérent,
conjuguée à la sous-prescription des moyens à mettre en oeuvre pour les
respecter, perturbe l’activité des enseignants. Elle est à la racine de ce « travail
empêché » constaté par les enquêtes sociologiques. La prolifération des
missions et le brouillage du sens de l’éducation sont la source majeure de
l’exacerbation des conflits de travail et de la souffrance ordinaire des
enseignants.


Les réformes ne peuvent réussir que si les enseignants en voient le
sens et l’intérêt pour leurs pratiques et pour le coeur de métier au sein de la
classe. Il est essentiel pour votre rapporteure que les réformes, dont personne
ne conteste la nécessité a priori, ne soient pas vécues sur le mode de la
sanction d’un groupe professionnel qui n’aurait pas correctement fait son
travail.

Les enseignants sont des concepteurs à part entière et non de simples
exécutants. Il est impératif de le reconnaître et en conséquence de les associer
en amont à la définition même des dispositifs qu’ils devront utiliser dans leurs
classes. Leur expertise fait défaut aux réformateurs institutionnels trop
prompts à se contenter de schémas trop abstraits et sans prise sur l’activité
concrète.

 

 

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